L’autonomie alimentaire

Mais c’est quoi l’autonomie alimentaire ?

C’est être capable de produire sa propre nourriture. De ce fait, avoir l’assurance de savoir exactement ce que l’on mange, avoir le plaisir de faire soi-même, de pouvoir manger ultrafrais et donc faire le pleins d’éléments minéraux et vitamines qui disparaissent rapidement. Entre autres bénéfices.

Malgré tout c’est aussi de nombreuses contraintes. Comme le temps qu’il va falloir y consacrer, les outils qu’il faut avoir à sa disposition, les connaissances à appliquer. Produire sa nourriture peut devenir un véritable casse-tête.

C’est aussi la découverte de la nature et de ses cycles pour l’enfant. J’ai un souvenir impérissable du ramassage de petit-pois et de les manger cru du haut de mes 4 ans.

Je vous propose quelques pistes de réflexions qui vous amèneront à savoir ce que vous voulez et/ou pouvez réellement faire. Ces questions sont souvent liées et vous ferez surement des allers-retours entre elles.

Le temps ?

Quel temps voulez-vous ou tout simplement pouvez-vous consacrer à cette activité ? C’est une des premières questions à se poser

Il existe des alternatives. Plutôt que de faire vous-mêmes vous pouvez consacrer un peu de temps à trouver des producteurs locaux, une AMAP, une boutique de producteurs.

Selon ce que vous allez produire, cela demandera un temps de travail différent. En effet, va-t-il falloir planter des arbres fruitiers ? construire un poulailler ? Préparez un potager ?

N’oubliez pas aussi qu’il y a tout simplement des saisons et que la nature a besoin de temps. Fini l’immédiateté. Dans votre potager, vous ne serez pas au supermarché. Pas vraiment de tomates en janvier. Une graine plantée, ne donne pas un légume en 2 semaines. Un jeune arbre fruitier peut mettre 3 ou 4 ans pour donner ses premiers fruits. Un noyer va mettre 8 à 10 ans. Mais quel plaisir de grapiller ses cerises au milieu de son jardin sous le soleil du printemps.

Le temps que vous pouvez donner à cette nouvelle activité a des conséquences sur la prochaine question. En effet, on ne s’attaque pas à 2 hectares de maraichage avec seulement 1h par semaine.

L’espace ?

De quelle place disposez-vous ? Avec 10m2, 100m2 ou bien 1 hectare, vous vous doutez bien que l’on ne fait pas la même chose.

Soit vous avez un terrain qui vous appartient et donc vous allez pouvoir débuter, soit il va falloir trouver des solutions alternatives. A titre d’illustration des jardins partagés, louer un bout de terrain, voire l’acheter.

Commencez toujours petit. Et agrandissez-vous au fur et à mesure. Il vaut mieux être frustré de ne pas en avoir fait assez que de vous dégouter par un chantier trop important où vous allez être débordé.

Essayez de quantifier la nourriture que vous voulez produire vous-mêmes. Cela va prendre un peu de temps mais c’est le meilleur moyen de vous rendre compte de l’espace dont vous avez besoin pour produire. Si vous voulez une multitude de fruits sans en avoir à en acheter à l’extérieur (pommes, poires, cerises, figues, noisettes…), il va falloir vite de l’espace car c’est la création d’un véritable verger. Il faut penser à l’espacement entre les arbres. Pensez à la multiplication des variétés. En effet, vous gagnerez en productivité grâce notamment à une meilleure pollinisation. Par exemple, 4 ou 5 pieds de variétés différentes de cassis seront bien plus efficaces qu’un seul pied tout seul dans son coin. Surtout que certaines espèces végétales ne sont tout simplement pas autofertiles.

Pour un potager, il va falloir lister les légumes et les quantités voulues. N’oubliez pas

Les petits espaces ou la ville ne sont pas rédhibitoires. Les possibilités sont nombreuses. Beaucoup d’aromatiques supportent très bien la vie en pots. Pourquoi pas jardiner sur votre balcon ?

Quelle nourriture ?

Vous pouvez produire vos aromatiques, vos légumes, vos fruits, votre viande, vos céréales et quasiment tous les produits dérivés (sauce tomate, conserves, confitures, farine…).

L’autonomie alimentaire complète n’existe pas. Vous n’allez pas produire votre sel, élever des huitres dans le Cantal ou faire pousser du riz en Alsace. J’en convient, vous pouvez vous en passer. Cependant, il faut rester raisonnable. Et selon l’espace que vous avez à disposition vous ne produirez peut-être pas assez pour toute une année. Mais peu importe. L’important c’est de faire ce qu’il vous plait.’

Déjà, listez vos habitudes alimentaires. Avez-vous envie d’en changer ? Dans cette liste, regardez quels sont les éléments que vous pourriez produire. De cette constatation, renseignez-vous sur la façon de les produire et demandez-vous si cela vous plaira de le faire. Certaines personnes n’aiment tout simplement pas se salir les mains (cela peut paraitre bête mais c’est comme ça, pas de jugements). De nombreuses informations se trouvent sur le net. Ici-même sur ce blog qui se remplit au fur et à mesure. Aussi sur d’autres comme

Mais aussi plein de livres qui vous expliqueront comment produire vos radis, comment s’occuper de poules ou tailler vos arbres fruitiers.

La mise en place ?

Préparez-vous à être confronter à de nombreux défis et aussi à des échecs. Et ne vous inquiétez pas cela arrive aussi aux plus aguerris ! Même après des années de pratiques.

Pour moi l’important c’est d’y trouver du plaisir. Amusez-vous !

Une fois que vous savez quelle nourriture vous voulez produire, apprenez comment faire. Si vous n’y connaissez rien, il va falloir aller à la pêche aux infos. Internet est là. Effectuez des recherches sur les sujets qui vous intéresse. Ne prenez pas tout pour argent comptant. Chacun à sa manière de faire. Il y a des bases, cependant vous n’êtes pas dans l’obligation de tout faire comme il faut car le monsieur qui produit 3 tonnes de tomates sur seulement 5 m2 il l’a dit. Produire sa nourriture ne doit pas devenir un cauchemar.

En tout cas, internet regorge d’informations. Je vous mets quelques liens à la fin.

Avant de vous attaquer à quoi que ce soit, cogitez sur ce que l’on appelle le design en permaculture. Kezaco ? C’est tout simplement penser l’espace. C’est-à-dire savoir où vont aller chaque élément, comment ils vont interagir ensemble, imaginer les stratégies qui permettront d’être efficace, connaitre son environnement (les vents dominants, l’ensoleillement, l’état du sol…), comment valoriser les ressources sur place. Même si vous n’êtes pas bon en dessin, faite des plans, des schémas.

L’évolution de votre espace sera constante. La nature est en perpétuel mouvement. N’ayez pas peur de la remise en question.

De toutes façons, il y aura des erreurs ou des déconvenues. Parfois, il va falloir mettre votre fierté de côté. Une maladie peut s’installer dans vos plantes, un ravageur, comme son nom l’indique, peut dévorer tout ou partie de votre production. Une gelée tardive cramera vos plants ou dégommera les fleurs de vos abricotiers. Il faut s’y attendre, trouver des solutions, quelques fois se résigner.

Quoi qu’il arrive, pensez, diversité ! Vous voulez voir la nature s’épanouir ? Alors diversité !

Et n’oubliez pas de réfléchir à comment stocker et/ou transformer ce que vous produisez.

Dernière question, malheureusement pas des moindres, l’argent ?

Oui, il va falloir penser à votre porte-monnaie. Si vous voulez faire vos semis, il va bien vous falloir des contenants. Il existe bien des astuces comme par exemple faire la tournée des jardineries pour demander s’ils n’ont pas des conteneurs qui partent à la poubelle. Malgré tout cela ne suffit parfois pas. Si vous construisez un poulailler, vous pouvez récupérer des palettes. Cependant il faudra bien acheter quelques vis ou clous.

Comme vu précédemment, il vous faudra peut-être acheter des livres. Pensez aux bibliothèques et médiathèques. Il m’est arrivé d’y faire un saut et d’y trouver mon bonheur.

Que vous débutiez ou pas, sachez que produire des légumes, s’occuper d’animaux, planter un arbre, c’est une merveilleuse aventure. Il y aura de bons et de mauvais moments. C’est la vie, tout simplement. Se relier au vivant, sans vouloir devenir mystique, c’est se connecter à la nature. Et cela fait du bien, voilà tout.

Quelques chaines YouTube :

https://www.youtube.com/c/LeJardindEmerveille

https://www.youtube.com/c/LaFermedeCagnolle

https://www.youtube.com/c/permacultureetc

https://www.youtube.com/c/LepotagerdOlivier

https://www.youtube.com/c/Mara%C3%AEchageSolVivant

Des livres inspirants, bibliographie

  • Le jardinier-maraîcher, Jean-Martin Fortier, éditions Ecosociété
  • Des légumes en hiver, Eliot Coleman, éditions Actes Sud
  • Vivre avec la terre, Ferme du Bec Hellouin, éditions Actes Sud
  • La permaculture de Sepp Holzer, Sepp Holzer, éditions Imagine un Colibri
  • La forêt-jardin, Martin Crawford, éditions Ulmer

Regardez aux éditions Ulmer www.ulmer.com, Terre Vivante www.terrevivante.org

Pensez aux formations, il en existe des multitudes, certains écolieux en propose. Il est souvent plus facile de retenir des techniques en pratiquant que plongé dans un livre.

Bon jardinage !